Avant les fêtes: un dernier effort
Pour mériter le festin
de Noël, il faut au prélable hiverner soigneusement le BIue Djinn.
Bonnes fêtes à tous - Meilleurs voeux nautiques.
Bon, le bateau est sur sa remorque, peut être pas tout à fait bien dans ses
lignes si, comme moi, vous l'avez sorti de l'eau par un fort vent de travers.
L'hivernage commence par un abondant rinçage pour éliminer le sel et, tant
qu'on y est, un coup de Karcher sur les oeuvres vives pour préparer
l'application de la couche d'antifouling de la prochaine saison. Les écoutes
sont plongées dans l'eau douce et les voiles débarassées à grande eau du sel et
du sable qui mettent à mal les coutures.
Le rail de grand-voile sur le mât mérite un peu de suif et les réas des
poulies une dose de silicone en bombe.
Les plus courageux (pas moi) ôtent les drisses (en n'oubliant pas de fixer
énergiquement le fantôme qui les remplacera). Les moins disponibles enduisent
les drisses d'une substances hydrofuge qui les rendra moins vulnérables au froid
et au gel.
Le safran est démonté ainsi que l'échelle de bain. Les amoureux du bois les
ponceront et les verniront ainsi que les portes de cabine. Moi, je suis très
lasure adieu les vernis à refaire plusieurs fois par an! On met le bois à nu, on
met £ à s couches d'une lasure couleur exotique peu sensible aux UV. L'année
suivante, un coup d'éponge et une nouvelle couche de lasure protègent le bois
sans entretien pendant plusieurs années...
Seule ma superbe barre en teck et les mains courantes sont traitées à l'huile
de lin pour leur garder une belle teinte blonde (attention, l'huile de lin abime
le gel coat: ayez un chiffon à la main ou le geste précis).
L'intérieur est lavé de fond en comble après avoir aspiré le sable. Si la
place manque pour stocker les matelas dans la maison, il faut les hiverner sur
la tranche pour faciliter la circulation de l'air et disposer un humidivore dans
la cabine.
Cest le moment d'inspecter la coque et de masquer toute craquelure de gel
coat ou toute rayure provoquée par un échouage (ou un échouement...). On
attendra des températures plus clémentes pour réparer la peau du bateau afin de
prévenir l'osmose.
Les plus chanceux hiverneront leur canote sous un hangar. La coque séchera
plus vite et, pour ceux qui ne l'auraient pas fait à l'achat, la coque sera
prête au printemps pour £ ou S couches de peinture époxy sous la flottaison qui
constitueront la meilleure garantie contre l'hydrolyse du polyester.
Les plus soigneux détendront les sangles qui fixent le bateau sur la remorque
afin d'éviter les déformations de la coque ou du liston de caoutchouc.
La remorque mérite elle aussi quelques égards. Mettre l'essieu sur cales
évite la déformation de la carcasse radiale des pneus qui seront remisés dans le
garage. Les moyeux très exposés à la corrosion si par mégarde ils ont
trempé dans l'eau de mer, seront démontés, vérifiés, graissés. Le frein à
inertie sera copieusement tartiné de graisse.
Quant au moteur hors-bord, on ose ou on n'ose pas. Les tarifs des
shipchandlers incitent à oser... Il faut vider le réservoir incorporé après un
long rinçage à vitesse réduite dans une cuve dont l'eau est régulièrement
renouvelée (température, salinité). La bougie est démontée et l'on met un peu
d'huile dans le cylindre. Tous les mois on tire une fois sur la corde du lanceur
pour éviter que le piston immobile ne déforme le cylindre. L'embase est vidangée
et son huile scrupuleusement inspectée attention à la mayonnaise qui signe une
entrée d'eau. On vérifie que l'anode n'est pas restée sur le dernier banc de
vase qu'on a labouré au moteur.
Ensuite, l'ame tranquille, on se rend à l'assemblée au salon nautique.
Dominique CRACCO |