Le porte-mât, indispensable pour un mâtage facile

Le mâtage semble le principal souci des propriétaires de voiliers transportables. Là encore, le Blue Djinn s'en tire plutôt mieux que ses concurrents grâce à un mât court et un astucieux porte-mât utile au port qu'au levage.

Conditions élémentaires pour votre sécurité et celle du bateau:
- mâter sur remorque avant mise à l'eau, sangles fermement crochées
- bien disposer bas haubans et galhaubans pour qu'ils n'accrochent rien pendant le levage
- inspecter une dernière fois les drisses (état d'usure, enroulement éventuel autour de l'étai)
- frapper une drisse (de préférence celle du spi) sur le balcon avant
- fermer capot de descente et hublot ouvrant
- s'installer dos au vent si celui-ci a une certaine force (il vous aidera à pousser le mât)

Le porte-mât est un outil indispensable. Rappelons qu'il s'agit d'une solide planche équipée d'aiguillots qui se fixent dans les fémelots du safran. Sa profonde gorge maintient le mât pendant le transport Sa hauteur facilite le levage, le mât étant déjà décollé de l'horizontale. Le centre de gravité du mât court du Blue Djinn demeure au-dessus du cockpit et l'on n'a pas à craindre que le mât ne bascule par l'arrière pendant que l'on engage l'axe dans la ferrure de pied de mât.

Tout est clair? il n'y a plus qu'à hisser

C'est là que les anxieux perforent leur ulcère. Pour la première tentative, demandez l'assistance d'un équipier. Ultérieurement, vous pourrez mâter seul si vous avez un étai simple. Si vous disposez d'un génois à enrouleur, il vous faudra toujours une aide. On distingue:
- la méthode sauvage (celle que j'utilise): on hisse le mât à la main. La drisse de spi n'est raidie qu'ensuite afin de fixer l'étai sur le pied du balcon avant
- la méthode prudente (préconisée par le constructeur) consiste à reprendre la drisse au fùr et à mesure que le mât s'élève. On pousse le mât avec l'épaule et on reprend progressivement la drisse tournée au winch. Ne pas oublier de laisser le bloqueur fermé!!
- l'ingénieuse méthode de la chèvre : (préconisée par B. Sauzay de Paris). Elle consiste à utiliser l'aviron de godille maintenu perpendiculairement au pied de mât par un équipier pour ouvrir l'angle entre la drisse et le mât; ce qui soulage la tension sur la drisse.

 Retenue latérale ou pas ? Si vous hissez vite et bien dans l'axe, une retenue latérale n'est pas nécessaire. En revanche, si le mât est hissé lentement (au winch) il est prudent de capeler deux bouts pour éviter tout malheur à votre ferrure de pied de mât. Ces bouts peuvent être frappés entre les pieds des chandeliers et le pontet recevant les mousquetons de drisses. Une fois le mât en l'air, reste à fixer l'étai ou l'enrouleur sur la pièce d'étrave. Ce sera peut-être très facile et dans ce cas vous aurez un gréement mou. Vous ne remonterez pas bien au vent surtout avec un enrouleur. Si votre gréement était bien souqué antérieurement, il ne sera sans doute pas facile de repasser l'axe de l'étai dans la ferrure et l'étarquage d'une seconde drisse peut être un recours.

Un peu de réglage pour un près correct...

Si l'on veut à la fois mâter facilement et naviguer avec un gréement dormant parfaitement réglé, il faut renoncer à un réglage définitif des galhaubans. Mâtez. Réglez votre gréement et assurez définitivement les bas-haubans avec les axes fendus livrés par le chantier. En qui concerne les galhaubans, n'utilisez pas les axes fournis mais empêchez la rotation de la cage du ridoir par des boulons inox maintenus en place par quelques tours de chaterton. Avant de démâter, relachez la tension des galhaubans et après remâtage reprenez un nombre équivalent de tours avec le ridoir. 5 minutes perdues, 5  degrés gagnés en cap!

Dominique CRACCO